mardi 24 février 2009

Un élément troublant


LA THESE DE LA BAVURE POLICIERE RELANCEE

Dans un précédent article, je rapportais un témoignage faisant état d'une fusillade entre jeunes de la cité Henri IV et policiers avant l'arrivée de Jacques Bino dans le quartier. Je rappelais que le procureur de la République, M. Prêtre, avait affirmé que la balle ayant été à l'origine de la mort de Jacques Bino était de type brenneck, des munitions utilisées pour la chasse au sanglier. Je m'étonnais qu'on puisse se procurer ce type de balle en Guadeloupe où il n'existe aucun gros gibier mais, naïvement, j'ajoutais que cette information semblait de nature à innocenter la police, puisqu'on l'imagine mal avoir recours à ce type de calibre. Un lecteur attentif de Chien Créole vient de me faire parvenir le lien d'un article paru le 24 août 1995 dans l'express, pas franchement une feuille subversive comme le souligne mon informateur.

L'article relate une bavure policière ayant entraîné la mort d'un petit Bosniaque de 8 ans dans le massif du Mercantour : http://www.lexpress.fr/informations/les-frontieres-de-la-police_609248.html

Interrogé sur le fait que le sous-brigadier responsable de la bavure avait fait usage d'un fusil à pompe, un de ses collègues répondait :
"C'est tout à fait réglementaire. Il y a quatre ou cinq ans, pour les contrôles routiers, le fusil à pompe a remplacé le MAT 49, tombé en désuétude. Il s'agit d'une arme de défense collective. Quant aux cartouches, la première est toujours en caoutchouc, les suivantes sont des Brenneck(...)"

Cet article date de 1995, il faut à présent savoir si cet usage s'est poursuivi officiellement, ou non. Plus que jamais, la nécessité d'une enquête sérieuse pour faire toute la lumière sur la mort de Jacques semble impérieuse. Chacun doit garder son sang-froid afin qu'elle puisse se réaliser dans la sérénité si on veut que la vérité se fasse. La seule chose que nous disons est que le doute est permis, qu'une enquête doit avoir lieu, mais Chien Créole se sent un peu seul pour réclamer qu'une commission internationale des Droits Humains accompagne cette enquête et en garantisse l'impartialité. C'est à mon avis là que doivent porter les efforts de tous ceux qui veulent que justice soit rendue.

FRédéric Gircour