dimanche 16 novembre 2008

Histoire politique (2)


PETITE HISTOIRE (mal connue) DES LUTTES DE LIBÉRATION DE LA GUADELOUPE

2ème partie : Répression coloniale

1° BUMIDOM
En 1967, la tension sociale monte. Chômage et pauvreté conduisent les jeunes à partir en métropole. Un organisme créé à cet effet par le gouvernement, le BUMIDOM, incite au départ et organise le transport tout en promettant un emploi sur place. C'est une véritable hémorragie qui explique aujourd'hui l'importance de la communauté antillaise dans des institutions comme la poste ou la RATP. Dans le même temps, aucun effort n'est fait pour dévelpper l'économie locale. Colbert, au XVIIème siècle, proclamait déjà que seule une politique de développement économique pouvait donner les conditions véritables de l’indépendance. C'est vraisemblablement ce dont l'Etat français voulait se préserver au moment où toutes ses autres colonies lui échappaient déjà.

2° Tensions sur Basse-Terre

De grosses manifs explosent à Basse-Terre, en mars, après qu’un commerçant a lâché son chien sur un cordonnier noir infirme dont il ne supportait plus la présence devant son enseigne (auparavant, ce même commerçant blanc avait renvoyé deux employés pour avoir discuté son ordre d’abandonner le client noir qu’ils étaient en train de servir pour s’occuper de clients blancs arrivés ensuite). Gerty Archimède qu’on est allé chercher d’urgence calme les esprits et évite ainsi une répression sanglante.


3° Massacre à Pointe-à-Pitre

Dans le même temps, d’importantes grèves éclatent dans le bâtiment, influencées par le GONG, pour réclamer 2% d’augmentation salariale.

Le patronat ne cède pas et envoie les forces de l’ordre contre les manifestants à Pointe-à-Pitre. Au cours des
affrontements, qui s'ensuivent, la police ouvre le feu et abat dans le dos un important responsable syndical, Jacques Nestor, ce qui déclenche une émeute. Entre le 26 et le 27 mai, une répression terrible et aveugle fera 84 morts de source officielle, des centaines de blessés.


4° Le "procès des patriotes
"
La répression policière conduira aussi à 500 arrestations brutales, la plupart du temps de gens sans rapport avec l’émeute et qui seront pourtant lourdement condamnés. La police rend le GONG responsable de ces évènements. C’est le "procès des patriotes" : 18 militants sont jugés à Paris pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Ils seront acquittés grâce au soutien de nombreux intellectuels métropolitains et antillais dont Césaire.

(à suivre)

Au sujet de cette répression aveugle et sanglante, voir les édifiants témoignages recueillis par Danik Zandwonis : http://www.dailymotion.com/relevance/search/sonje%2Bme%2B67