vendredi 20 février 2009

à suivre...


J’AI FAIT UN REVE


Cette nuit, j’ai fait un rêve. Celui que ceux qui nous représentent, depuis le sommet de l’Etat jusqu’à nos élus de proximité, seraient avant tout des gens qui écoutent les citoyens pour mieux défendre leurs intérêts plutôt que de faire le jeu des multinationales et des grands patrons. J’ai fait le rêve d’une société où le gouvernement saurait réparer les situations d’injustice par l’écoute et le dialogue, sans qu’il faille sans cesse être dans le rapport de force car il aurait le souci de sa population. J’ai fait le rêve qu’il n’y avait plus besoin d’en arriver aux blocages et aux violences, afin que les légitimes revendications obtiennent l’espoir d’un gain de cause. J’ai rêvé que nous étions vraiment en démocratie, un système qui fonctionnerait par le peuple et pour le peuple.

Et puis je me suis réveillé. Dans mon radio-réveil un président annonçait qu’il comprenait le sentiment d’injustice des Guadeloupéens, il annonçait toute une batterie de mesures réclamées à corps et à cris depuis plus d’un mois. J’ai regardé la Guadeloupe. J’ai vu qu’elle ressemblait à un champs de bataille au lendemain d’une guerre, j’ai pensé à Alex Lollia qui a été insulté et battu avec la pire brutalité, à ceux qui ont perdu leur emploi, j’ai pensé à Jacques Bino qui a perdu la vie, à son fils qui a perdu son père. Alors j’ai serré les poings et je me suis dit que cette victoire était amère, que c’était une première bataille que nous étions sur le point de remporter, à condition de rester mobilisé, mais qu’il faudrait continuer à lutter jusqu’à ce que règne une véritable démocratie, jusqu’à ce que le gouvernement soit effectivement celui qui nous représente, pas celui qui nous commande, pas celui contre qui il faut se battre.

Alors je me suis remis à rêver, rêver d’un monde libéré de l’exploitation d’une majorité par la minorité, j’ai rêvé qu'ensemble nous renversions la pyramide, que la base était en haut, que nous prenions le pouvoir, contrôlions et pouvions révoquer nos élus, que nous étions enfin à l’origine des décisions prises en notre nom.
La lucha sigue.


Frédéric Gircour