dimanche 16 novembre 2008

histoire politique


PETITE HISTOIRE (mal connue) DES LUTTES DE LIBÉRATION DE LA GUADELOUPE

1ère partie : de la départementalisation à l'indépendantisme


1° La départementalisation

Un des premiers combats du PCF de Guadeloupe a été la départementalisation. Conduit par Rosa Girard, Gerty Archimède ou Ibéné (ancien maire de Ste Anne) avec des ouvriers-intellectuels comme Boissel, Ste Luce ou Songeons, le PC se fixe pour objectif premier l’assimilation. Il s’agit que les mêmes lois s’appliquent aussi bien en métropole qu’en Guadeloupe, pour en finir avec le système inégalitaire colonial. En 1946, la départementalisation devient effective mais 10 ans après, les espoirs d’égalité ont été déçus : les lois votées en métropole ne sont pas appliquées automatiquement en Guadeloupe : il faut pour cela un décret spécial. Les luttes menées par le PCF de Guadeloupe s’intensifient.


2° Nouvelle ligne : L’autonomie

Les 28 et 29 mars 1958 le PCF de Guadeloupe tient un congrès qui va changer la ligne du parti : puisque les décisions prises pour la France en métropole ne s’appliquent toujours pas en Guadeloupe, et ce au détriment de l’économie locale et des libertés, on décide alors qu’il faut gérer les affaires importantes de l’archipel directement en Guadeloupe (l’école, la gestion de la terre, les questions économiques, etc.). Cette volonté d'obtenir
un exécutif local doit se traduire par un statut d’autonomie. C’est ainsi que le Parti Communiste Français de Guadeloupe devient le PCG (Parti Communiste Guadeloupéen). De façon surprenante, on assiste alors à un véritable retournement de situation, puisque la droite qui était à l’origine contre la départementalisation va désormais militer pour le maintien de ce statut ; alors que la gauche, qui elle s’était battue pour, dès le début, va devenir autonomiste et donc la combattre. Comme plus tard en 1974, un grand nombre de ceux qui rejettent l’autonomie à gauche passent dans les rangs de la droite.

3° Le GONG, 1ers pas vers l’indépendance

La naissance du GONG, le premier mouvement ouvertement indépendantiste guadeloupéen, nait d'une scission au sein du PCG. Il faut se replacer dans le contexte de l’époque avec la révolution cubaine, l’indépendance des îles anglophones de la Caraïbe, la guerre du Vietnam,etc. Considérant que l’autonomie prônée désormais par le PCG ne va pas assez loin, des syndicalistes et des intellectuels de ce parti réclament dès 1966 l’indépendance pure et simple. Leur position est avant-gardiste dans le sens où elle n’a pas encore de soutien populaire. La tension entre le PCG et la nouvelle tendance autoproclamée « La liberté » est très dure. Cette dernière prend vite la forme d’une organisation radicale, le GONG (Groupe d’Organisation Nationale de la Guadeloupe) qui prône le boycott des élections notamment, et une action radicale contre l’Etat français.

(à suivre)