mercredi 24 juin 2009

Exclusivité Chien Créole


CHANTIER DE L’HÔPITAL A CAPESTERRE : PROFITATION CRIMINELLE


1° Trois arrestations

L’hôpital en construction à Capesterre Belle-Eau constitue au jour d’aujourd’hui, l’un des plus gros chantiers de Guadeloupe. Situé à la frontière entre Bananier et St Sauveur, sur une superficie totale de 7 hectares, il compte avec un budget de plus de 42 millions d’euros, financé essentiellement par l’Union Européenne, l’Etat et la Région. La semaine dernière, trois hommes et pas des moindres en sont repartis les menottes aux poignets : le représentant de la maîtrise d’ouvrage, le directeur des travaux de la CIRB, entreprise de charpente et couverture, ainsi que le directeur du bureau de contrôle Véritas. Ce coup de filet a été réalisé par la brigade financière du SRPJ, suite à une information prévenant les policiers de graves irrégularités sur le chantier.


Cliquer sur la photo pour l'agrandir (photo FG)


2° Un isolant inflammable !

On est peut-être passé à côté d’un drame. Selon le commandant Gavat qui a dirigé l’opération, plutôt que de s’astreindre aux normes de sécurité en usage pour les bâtiments publics, une matière facilement inflammable a été installée en lieu et place de l’isolant de la toiture ! Bien évidemment, ce type de matériaux revient beaucoup moins cher qu’un véritable isolant. Au terme de leur garde-à-vue, les trois présumés-escrocs ont été mis en examen pour tromperie substantielle sur la qualité d’un produit et surtout pour mise en danger de la vie d’autrui. L’enquête devra définir si, comme on peut s’y attendre les trois hommes ont tenté de s’enrichir en jouant avec la vie des gens. Pour l’heure, le directeur des travaux du bureau de vérification Véritas, qui avait donné son feu vert, prétend s’être basé sur la fiche technique, un faux, qu’on lui aurait remis. Reste à déterminer si ce monsieur est gravement incompétent ou s’il a été corrompu. Les trois inculpés ont été remis en liberté, placés sous contrôle judiciaire, dans l’attente de leur procès. Une opération a eu lieu ce matin au siège du fournisseur du produit incriminé mais sa culpabilité n’a pas été retenue. Toujours selon le commandant Gavat, l’enquête devrait être longue car il va falloir que des experts analysent le produit en question et que les responsabilités de chacun soient clairement établies.


3° GOLTI

Avant-hier à l’aube, une autre opération coup de poing a été menée sur ce même chantier, supervisée conjointement par la gendarmerie, la PAF (Police des Airs et des Frontières), le GIR (Groupe d’Intervention Régional de la police nationale) et en étroite collaboration avec plusieurs administration comme l’URSSAF, l’inspection du travail, etc.

Environ quatre-vingt éléments ont investit le chantier, tôt lundi matin (photo FG)


Cette action a été conduite dans le cadre d’un Groupe Opérationnel de Lutte contre le Travail Illégal, GOLTI. Le chantier emploie entre 150 et 200 ouvriers. Aucun immigré clandestin n’a fait partie des personnes contrôlées mais les administrations comme l’URSSAF poursuivent leurs vérifications pour s’assurer qu’il n’y avait pas de travailleurs non déclarés.


Contrôle dans les locaux du chantier de l'hôpital (photo FG)


Selon le Capitaine Bisquert de la gendarmerie nationale, cette opération était prévue dès février mais avait due être reportée en raison des événements liés au LKP. Il n’y aurait donc aucun lien entre cette opération et celle ayant conduit aux trois mises en examen de la semaine dernière.


FRédéric Gircour (trikess2002@yahoo.fr)